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CHAPITRE 27
Elle ouvre la porte et me fais entrer avec un maigre sourire qui se voulait confiant. Sa chambre est...il n'y a pas de mots susceptibles de la décrire...
Elle est dans les tons blancs, on se croirait dans une salle enneigée ! Un lit somptueux trône au centre de la pièce entouré de deux luxueuses tables de chevet. Sur chacune d'elles, une lampe sophistiquée y est disposée. Un canapé aux airs moelleux est fièrement campé contre le mur face du lit ; au derrière, une lignée de fenêtres éclairent la pièce et à droite deux portes blanches vernies. Sûrement le dressing et la salle de bain...
Elle me fait signe d'avancer poliment car oui j'étais plantée au milieu du passage la bouche ouverte. Je m'avance dans la pièce la regardant avec curiosité et fini par apercevoir un couloir. Je lance un regard à Grace qui hoche la tête pour m'y autoriser, je marche prudemment jusqu'au bout et... Attendez... Je rêve ou il y a un étage inférieur ! Je me penche sur la barrière au fer noir pour admirer le salon de luxe en bas ! À ce que je vois, Grace a u ne préférence pour le noir et le blanc... Un goût raffiné...
- Tu veux être styliste ou bien décoratrice d'intérieur ? demandais-je admirant toujours le petit salon en dessous.
- Co... Comment tu sais ?!
- Tu as un style raffiné digne des plus grands stylistes humains. Mais comparée à eux tu es plus compétente...et moins aveuglée par l'argent... La plupart sont assez étranges, si tu vois ce que je veux dire... Toi, à ce que je vois tu n'a pas de problèmes mentaux. Pas vrai ?
Elle rougit et rit, la tête basse.
- Non, t'inquiètes. Et Merci... bredouille-t'elle gênée.
- Remercie toi, tu as fait le travail. As-tu un site internet ou un blog ?
Elle relève la tête intriguée.
- C'est quoi... Internet ?
- Laisse tomber... Un truc humain... Mais je suis sûre que vous avez des blogs !
- Je pense savoir de quoi tu parles... Mais en quoi serais-ce utile ?
- Tu pourrais prendre des photos et les poster, des choses dans le genre...
- Je n'y avais pas pensé... Mais dit comme ça, c'est intéressant...
Elle tourne les talons et se dirige vers son lit. Elle s'allonge mais cette fois comme moi, un phoque sans vouloir la vexer, toute trace de grâce disparue. Elle finit par tirer son...espèce d'ordinateur portable...du tiroir de sa table de nuit. Je la regarde pianoter à toute vitesse sur la chose ressemblant à un clavier gélatineux sans touches. Comment écrire sans lettres sur un clavier ? Et si elle se trompe d'endroit et comment connaître l'emplacement de celles-ci ? Trop de questions à balayer d'un revers de la main. En tout cas elle doit passer un temps fou dessus pour ne pas regarder ou elle pose les doigts ! C'est évident qu'elle s'ennuie quand on est avec deux frères disputés et sur-occupés par leurs devoirs royaux...
- Viens, je ne vais pas te manger. J'en ai que pour deux minutes.
Je m'assois et la regarde ouvrir un dossier. Un moodboard ! Pleins de photos, de tenues et de couleurs !
- Il est magnifique...
- Oh...j'y mets quelques photos pour créer ma première robe...
- Tu l'a commencée ?! demandais-je curieuse.
- Oui mais elle n'est pas prête...
- Tant pis ! Je veux voir s'il te plaît !!
- Si tu insistes... Elle est dans mon dressing.
Elle se lève maladroitement et ouvre une des portes. Son dressing fait quatre fois la chambre que j'occupe ! Elle tourne à droite pour tomber sur une vitrine à bijoux. Elle appuie sur une pierre précieuse rouge au centre d'un collier et on entendis une série de cliquetis et l'armoire glisse vers la droite pour donner sur une large pièce circulaire... Pleine de tissus de tous genres, de matériaux de couture et même une machine ressemblant plus ou moins à une machine à coudre humaine ! Au centre, se trouve un podium où est mise en valeur une sublime robe... Rose pâle et blanche, longue à l'arrière et parsemée de motifs sophistiqués blancs... Un tissu léger et virevoltant au moindre geste. C'est la plus belle robe que j'ai jamais vue durant mon insignifiante vie...
- Il n'y a pas de mots pour la décrire Grace...
- Faut pas exagérer... termina-t-elle avec un rire nerveux.
- Tu rigoles !? Tu l'a faite seule ?
- Oui...
- Eh beh...chapeau bas...Que lui manque-t'elle pour qu'elle soit finie ?
- Je sais pas, j'ai l'impression qu'il reste encore quelque chose mais j'arrive pas à trouver quoi !
- Des gants ?
- Non , j'y ai pensé mais...non...
- Tu n'a qu'à rajouter au niveau du ventre une fine ceinture blanche du même tissu que ces motifs ? plaisantais-je.
- Sam...
- Mmh...
- T'ES UNE GÉNIE ! s'écria-t-elle en m'enlaçant .
Elle se décolle en vitesse et attrape un mètre et une paire de ciseaux.
- Sam... Crayon vite...
- Tiens.
Je luis tends le crayon, et elle s'empresse de marquer des chiffres sur un petit calepin plein de croquis et de mesures.
- Tu penses la porter ?
- J'aimerais bien, mais on se moquerait de moi... Elle n'est pas aussi belle que celles qu'on achète... De toutes façons je serais invisible par rapport à Cassandra comme toujours.
- Elle te plaît ?
- Oui... Bien sûr...
- On se fiche du regards des autres Grace. L'important est que la chose nous plaise, le reste n'a pas d'importance ! Tu es belle, pleine de malice et de joie et elle te correspond !...Et tout les garçons seront à tes pieds...
- Tu es douée pour convaincre les gens toi...
- On me l'a dit...
- Je crois que tu m'a fait changer d'avis !
- Alors...
- Je la porterais ! Peu importe si Cassandra sera morte de jalousie...euh...je voulais pas dire ça... commence-t'elle à paniquer.
- Elle n'est pas là. Et tu as le droit d'être plus belle qu'elle. Et tu l'es bien plus. Tu as bon cœur ça suffit amplement pour la détrôner !
- C'est mon amie et...
- Une amie te tirerais vers le haut et non vers le bas. Sinon c'est de la manipulation.
- Je...
- GRACE ! coupa une voix non loin de nous.
- Vite dehors ! Personne ne doit connaître cet endroit. Tu es la première donc ça se saura si tu en parles.
- Motus et bouche cousue ! Allez vite !
On sort, elle referme et me tends une paire de lunettes de soleil. Puis me fait comprendre de me taire et la laisser faire.
- Grace, Sam est avec toi ?
- Oui, on est occupées !
- Vous mijotez quoi ? intervins une autre voix.
- Rien, on est dans le dressing !
Simon et Lucas apparaissent à la porte. Je leur tourne le dos car j'ai l'air ridicule avec ces lunettes plus grosses que mon visage.
- Montres nous ce qu'elle t'a fait... ricana Lucas .
- Eh ! J'ai rien fait !
- Je te crois petite sœur ! ironisa-t'il.
- Tournes-toi ou je le fais. intervint Simon plein de malice.
- Ne me donnes plus d'ordres, c'est clair ?! grinçais-je.
En donnant ma réplique, je me suis tournée sur mes gonds.
- C'est compliqué de te prendre au sérieux avec ces lunettes et tes cheveux rouges... se moqua Lucas.
- Cheveux rouges ? interrogea Grace.
On se tourne vers elle, comme une seule personne. Je sais pas quoi répondre honnêtement... Ni quoi penser... Elle ne les voit donc pas ?!
- Il plaisante, c'est une expression humaine que lui a dite Sam ! Sacré Lucas hein ! renchérit Simon d'une voix grave une tape sur le dos de son frère.
- Ils ont des expressions ces humains... pouffe-t'elle.
- Ouais tu as vu... commentais-je.
- Ça vous dit une soirée pyjama !? s'exclame Grace.
- Je suis partant ! assura Lucas .
Je veux bien mais s'il ne me cherche pas le poulet rôti... Mais c'est tellement dur de lui en vouloir !
*Duel de regard entre le poulet et moi*
- O.K... déclarais-je finalement en même temps que lui.
Je plisse les yeux pour après finir par regarder Grace qui se contient d'exploser de joie.
- DANS MA CHAMBRE !
- Comme tu veux... répondis-je amusée.
- Pas d'activité manucure par contre... rétorque Lucas.
- Dommage mais j'ai mieux !! répond-elle en me lançant un regard complice.
Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ?
- Allez attendre en bas. On arrive. dit-elle en les poussant vers la porte. On va les maquiller ! chuchote-t'elle après qu'ils soient partis.
- Ils vont pas nous laisser faire... répondis-je en roulant des yeux.
- T'inquiètes ! Fait les yeux doux ! Ils n'y résistent jamais !
- Si tu le dis... Alors on va s'amuser comme des folles... dis-je en me frottant diaboliquement les mains.
On finit par pouffer de rire devant notre plan machiavélique. Elle sort trois grosses trousses blindées de cosmétiques et me les donnes tandis qu'elle en sort trois autres et des centaines de pinceaux de divers tailles et formes.
- C'est quoi tout ça ?!
- Tu ne t'ai jamais maquillée ?
- Non, les fées de chambre ont insisté lors du repas...
- Tu n'en a pas besoin. Tu es belle au naturel. Mais j'avoue que des fois ça sert...
- Merci... laremerciais-je gênée.
- Fais comme moi et choisis les couleurs qui te chantent, le but est de les rendre les plus laids possible ! Sinon ce n'est pas drôle !
Elle ouvre la porte à l'aide de son pied et le maintient pour me laisser passer avant de me suivre pour se ruer dans escaliers .
Elle s'arrête brusquement à la dernière marche pour dire :
- Je prends Lucas pour lui faire payer son erreur. Je dois le faire souffrir ! Toi, acharne toi sur Simon, j'ai vu que ça va pas très fort entre vous en ce moment... chuchote-t'elle avec un clin d'œil pour clore la discussion.
On descend les escaliers mais je veux pas maquiller Simon ! Il fait une crise de jalousie parce que j'ai voulu dire la vérité à son frère ! C'est un protecteur ! Il a le droit de savoir ! Mais de toutes les manières, je rentre bientôt sur Terre... J'en peux plus de vivre parmi des gens qui m'utilisent à longueur de temps... Mais, Lucas et Simon se sont inquiétés quand j'étais dans les cuisines ? À part s'ils s'étaient inquiétés que j'aille rejoindre le camp adverse pour une sécurité plus optimale ! MAIS QU'ELLE SOTTE JE SUIS ! J'ai oublié mes pouvoirs ! Peut-être que si je m'introduis dans leurs pensées... Non, trop dangereux... Après tout, vaux mieux être fixée ? Rien de mal à ça ? Sauf s'ils me remarquent, je serais fichue...
- Grace... Attends je reviens...
- Où-vas tu ?
- Toilettes... répondis-je levant les yeux.
- Ah...je... Vas-y...
Je remonte en vitesse, m'assoit dans le recoin du couloir accoudée à la barrière. En bas, je vois les garçons discuter et Grace débarquer et sauter sur Lucas... Le pauvre... Pas le temps d'observer... Simon lui, me cherche du regard. Il parcourt les barrières du regard ! Je recule à l'aide de mes paumes le plus vite qu'elles me le permettent. Échappée belle... Je pense introduire celles de Lucas... Je n'ai jamais fais ça car les pensées des humains n'étaient pas silencieuses... Lucas est moins puissant en télépathie que Simon et donc moins expérimenté... Je m'avance à califourchon pour guetter en bas.
C'est bon, Simon est occupé à se marrer de Lucas qui se fait agresser par Grace et son maquillage. Je me concentre sur Lucas et ferme les yeux, faisant le vide dans mon esprit.
C'est étrangement...calme et doux... Je ne m'attendais pas à ça... C'est une sorte de toile d'araignée, une sorte de pelote de laine bien emmêlée... Si on s'arrête trop longtemps elle nous emprisonne. Certains fragments d'images sont incolores tandis que d'autres sont pleins de vie... Ces "fragments" sont...des souvenirs ?! Je m'approche de l'un d'eux ; il montre un Lucas bien plus jeune, des dents en moins, en larmes face au corps de la jeune femme que j'avais vu sur le tableau de la salle à manger. Sa mère...
Je caresse le souvenir d'un doigt et me trouve projetée dans le corps du petit Lucas souffrant... Je ressens sa triste, sa douleur tandis qu'il (je) crie au désespoir face à sa mère trempée ; allongée à même le sol de la piscine ; les yeux grands ouverts... Une troupe de gardes surviennent paniqués d'un raffut pareil, tandis que le Général ( n'ayant pris aucune ride depuis ) que je reconnus s'empresse d'accourir prendre le pouls de la silhouette inerte de la reine bien aimée... Il relâche les doigts du cou de la Reine, le regard vidé de toute émotion... Il se relève et s'en va, laissant l'enfant en pleurs... Quelques secondes après le Roi apparaît, les joues baignées de larmes discrètes, et prends sa femme dans ses bras et tente de la réveiller en vain... Tous se sont retirés, laissant le Roi pleurer la perte de sa femme... Je ne puis demeurer dans ce souvenir encore longtemps... Il est trop déchirant, trop...personnel... Je n'aurais pas dû y toucher, ça ne me regardait pas... Je n'étais pas censé m'en mêler ! Je comprends mieux sa tristesse maintenant...
Je me retrouve à errer dans ses souvenirs ne sachant pas par où chercher... Je mettrais un siècle pour trouver ! Si seulement il y avait un moteur de recherche ici comme Google ! Et si... Et si je prononce mon nom ? Son inconscient l'entendra-t'il ? Vaut mieux essayer...
A l'entente de mon nom, un souvenir particulièrement lointain rayonna... Je m'avance vers lui et l'effleure... Je me vois la veille de mon arrivée, en pleurs assise sur l'herbe... Et Lucas s'approchant lentement de moi, il hésite un moment puis décide de s'asseoir à mes côtés... Et essuie mes soucis d'un revers de main... Compassion... Voilà ce qu'il ressentais... Et autre chose semble naître à ce moment là en Lucas, quelque chose de doux, mais quoi ? Mais aucune trace d'une émotion négative ou un once de mensonge ou de malveillance !
En tous cas, me voilà rassurée, il ne me manipulais pas... Je me faisais des films... Ils disaient vrai, ils me protégeaient et je ne les ai pas crus... Soulagée je ressors de son esprit... Ils ne se doutent de rien, tant mieux... Je peux faire confiance dés à présent...
Mais... Et s'il n'étais pas impliqué mais Simon si ? D'après ce que j'ai vu, le roi favorise Simon à Lucas... Je dois en avoir le cœur net...
Je fais de même avec Simon. Mais cette fois, ce ne sont pas les mêmes émotions... Celles-ci sont plus vives et explosent dans mon ventre... C'est magique, on dirait un feu d'artifice... Je ne sais pas ce que ça représente mais il est franc, sans aucun doute... Peut être qu'ils ne sont pas appliqués mais les adultes si ? Je m'en méfierait...
J'attrape les trousses de maquillage et descends toute joyeuse. Mais je m'arrête, je suis toujours fâchée contre lui faut que j'enlève ce sourire ! Mais au fond, je lui ai pardonné... Un vrai cœur d'artichaut ! Je ne vais pas me mettre à dos la première personne qui m'aide ! D'autant plus qu'il soit le prince !
- Te voilà ! Tu en a mis du temps ! Acharnes-toi sur mon frère, il est de TRÈS mauvais poil ! m'informe Lucas avec un clin d'œil.
- Ne me le dit pas deux fois ! assurais-je un sourire sadique collé sur le visage.
J'attrape une chaise et la dépose pour m'y asseoir face à face de poulet.
- Par où commencer... Il y a tant de choses à faire...
- Je te le confirme ! Regarde Lucas ? N'est-il pas magnifique ? se moqua Grace.
- Un chef d'oeuvre Grace !
Sachant qu'il ne montre aucune émotion impossible de savoir s'il veut m'étriper ou qu'il veut que je le laisse tranquille... Pendant une bonne vingtaine de minutes je m'amuse comme une petite fille avec sa poupée. Quand j'utilise les pinceaux, je m'amuse à les lui rentrer "sans-faire exprès" dans les yeux, mais je veille à ne pas lui faire trop mal quand même... Je faisais aussi exprès de déborder le rouge à lèvres partout ou lui en mettre dans les dents... Il ne voulait pas ouvrir la bouche alors je tirais sur son menton... Je prenais un bien fou à le "décorer" comme une sorcière. Le résultat est juste hilarant ! On leur donne un miroir chacun nous éloignant doucement, Lucas manque de le laisser tomber au sol et Simon ouvre grand les yeux avant de demander à enlever ça sur le champ... Le pauvre, je l'ai traumatisé à vie, plus aucune crédibilité... J'attrape mon téléphone et les prends en photo en cachette.
- EH ! Supprime ça ! s'exclame Lucas se démaquillant.
- JAMAIS ! m'écriais-je en éteignant mon téléphone.
- Tu l'auras voulu... souffla Simon à nouveau "propre".
Il attrape un coussin et me poursuis, je cours et attrape aussi le premier que je trouve. Il abat le sien sur moi, que j'évite agilement avant de contre-attaquer en lui jetant le mien en pleine tête. J'éclate de rire mais Lucas m'attrape les bras et Simon se saisit de mon objet fétiche...
- Tu n'a pas le mot de passe, poulet rôti ! ricanais-je.
Oups... Le "poulet rôti" est sorti tout seul... Grace et Lucas haussent les sourcils à l'entente de ce mot inattendu devant ma mine déconfite...
- Déverrouillé ! s'exclame Simon .
J'écarquille les yeux face à ce que j'espère être une mauvaise blague... Mon téléphone renferme mes plus grands secrets et à mon grand regret...mes sentiments pour lui aussi... Oui , j'ai écrit des notes racontant TOUT ce qui m'est arrivé depuis mon arrivée ici... En passant de notre rencontre "renversante"... Et mon fond d'écran d'accueil... Est très personnel... Il n'est pas une photo de mes parents mais une de Cindy et moi enfants...
La mine victorieuse de Simon se décompose, un éclair d'incompréhension traverse ses pupilles... Il lève la tête pour me sonder du regard, comme pour y trouver une réponse à cette image...
- Bro ? demanda Lucas...
Réconciliés ? Peu importe, j'arrache mon téléphone et sors de la chambre de Grace furieuse et part vers la mienne. Je rentre et claque la porte pour m'asseoir contre la fenêtre où j'ai lu ce matin. En y réfléchissant bien, j'ai une vie de ratée... Ni amis, ni famille, juste Hella... Hella, la seule personne de confiance que j'ai abandonné en venant ici et je n'ai même demandé de ses nouvelles... Pourquoi pas l'appeler ? Elle saura me réconforter...
BIP...BIP...
- Allo ? Sam ?! s'exclame-t'elle.
- Oui, c'est moi... Tu me manques tellement...
- Euhh... Tu n'es pas censée être au zoo en sortie là ?
Au zoo ? Elle est en retard ou quoi ? C'était hier ça !
- Bah non ! C'était hier !
- Sam... Tu te sens bien ? Ça fait à peine deux heures que les cours ont commencé... Je dois raccrocher le Mutant arrive et il n'est pas de bonne humeur.. ! Tu es une battante, tu peux tenir une journée de cours non ? Biz !
- Eh...
BIP...BIP...
Le mutant, c'est son chef, il donne l'impression d'être venu d'une autre planète... Avec sa tête de bouledogue enragé...
Mais.... Comment ? Comment ça se fait qu'elle croie que deux heures seulement se sont écoulées...?! Cela fait plusieurs jours pourtant ! Oh mon dieu, je deviens folle, j'ai perdu tout repère, j'ai perdu la boule !
- On a traversé une dimension spatio-temporelle... Sur Terre et Atlantia, le temps ne s'écoule pas de la même manière... Là bas le temps est plus lent. résonna la voix de celui qui m'a prouvé que le monde est beau mais aussi méprisable...
- J'ai pas été claire en claquant la porte ? Fallait que je la ferme à clé en plus?! Et de quel droit écoutes-tu MES conversations personnelles ?! Si ça c'est un prince mon dieu comment sont les autres gars d'ici ! demandais-je le regard divaguant sur le paysage que m'offre la fenêtre.
Je l'entends soupirer puis s'asseoir à mes cotés, je ne tourne pas pour autant la tête... Il attrape mon menton de son pouce et son index, avec douceur pour le regarder...
Il est...triste ? Triste alors qu'on ne se connaît que depuis hier ou deux heures en temps terrien ?!
Moi aussi, je le suis... Je suis triste d'être venue ici... Mais je me suis tellement attachée à lui ! Je me perds toujours aussi facilement dans son regard émeraude hypnotisant...
On se comprends tout simplement, sans paroles ni sons... Juste une discussion silencieuse...