31- Morte

CHAPITRE 31

PDV ETHAN

Je rentre de l'aéroport et trouve mon père fou de rage comme jamais il ne l'a été.

- ELLE M'A CAMBRIOLÉ, ELSA ! hurle-t-il hors de contrôle.

Des vases sont brisés au sol et ma mère semble effondrée...

- Maman ? appelais-je soucieux.

- Ethan ! Viens par là !

Elle s'accroche à moi comme si sa vie en dépendait et me raconte tout dans les détails coupée sans arrêt par mon père rouge de haine...

Lily a volé six millions à père... Et pas seule ! Accompagnée d'un groupe de tarés en noir. Elle n'aurait jamais fait ça... Même si son comportement n'est plus le même jamais elle ne se serait abaissée à faire ça... Jamais... Je connais Lily, et sa relation chaotique avec Père aussi mais jamais elle n'irai jusqu'à voler au profit d'autres !

- Elle a du être forcée ou obligée, jamais elle n'aurait pu faire ça de son plein gré...

- TU RIGOLES ?! ELLE EST INCONTRÔLABLE DEPUIS DES MOIS !

- Je n'hurle pas alors ne me répond pas en hurlant, ça s'appelle le respect. dis-je les tympans sifflotants.

Il respire un coup et se frotte le visage comme pour se réveiller d'un mauvais rêve. Sauf que c'est la réalité...

- Qu'est-ce qu'on a foiré dans son éducation ?... marmonne-t-il.

- Tu te poses encore la question ?! Tu n'as jamais été là pour nous et tu cherches encore pourquoi ta fille te haït ?

- Je suis toujours derrière vous ! Jamais je ne vous ai laissé tomber ! Vous ne manquez de rien grâce à ta mère et moi !

- Tu ne comprendras donc jamais ? On n'en a rien à cirer du fric, regarde maman. Elle travaille avec nous mais sous le même toit, et toi ? Toujours en déplacement à croire que tu penses que l'argent te remplace. Mais non. Elle passe une mauvaise période et au lieu de l'aider à la surmonter vous l'enfoncez. Et toi maman ça serait bien de t'entendre donner ton avis dans ce genre de cas au lieu de te réfugier derrière père.

Iris arrive et semble avoir tout entendu.

- Il a raison, la dernière fois qu'on a fait une sortie ensemble quelqu'un s'en rappelle ? La dernière fois que tu es resté plus d'un mois à la maison ? Ce n'est pas simple pour nous aussi de changer continuellement d'établissement et Lily encore plus. Elle n'a jamais eu d'amis pour ne pas s'attacher, tu lui as infligé sans le vouloir la vie que tu ne voulais pas qu'elle ait. Et regarde là maintenant.

- Je... Ils n'ont pas tort, mon chéri... murmura Maman pour la première fois depuis mon entrée.

Mon père se tourne vers ma mère surpris mais aucun son ne parvient à sortir de sa bouche. Je sors suivi d'Iris et nous nous asseyons dans ma chambre à jouer à un jeu de société rapidement rejoints par Maman. On passe un agréable moment à rire et à s'amuser quand mon père entre refroidissant la pièce.

- Je... Vous aviez raison depuis tout ce temps... Je suis... si désolé de vous avoir infligé ça... Je pensais que...

Iris se lève et prend dans ses bras Père puis ma mère et moi les rejoignons. Mon téléphone sonne et à la vue du nom je m'excuse et sors. Je monte à la salle de sport et m'enferme dans le cinéma.

- Allô Lily !? répondis-je inquiet.

- Ethan, je peux tout t'expliquer... Assieds-toi et éloigne-toi de tout le monde...


PDV LILY

Je reste une bonne dizaine de minutes à me lamenter sur le torse de Josh qui ne dit rien. Je me lève une fois vidée de toutes larmes susceptibles de couler et inspire un grand coup.

- Excuse-moi d'être aussi faible et aussi incapable... Je ne devrais pas pleurer.

- Excuse-moi ?! Mais ici le plus incapable c'est moi. Je n'ai jamais su tenir tête à mon père même s'il a toujours été mauvais.... J'ai été fragile en pensant que la famille dont je rêvais pouvait exister...

- Tu rigoles ?! C'est ton père ! Et tu es jeune et ton passé a été une justification pour lui. Il s'est joué de toi et regardes toi maintenant. Tu es le fils que tous les pères rêvent d'avoir. Même si tu es casse-pieds et arrogant sur les bords...

Il se contente de me regarder mais pas le même regard distant et vide qu'il a ces derniers mois, non, le regard qu'il avait avant... Ce regard qui m'avait tant manqué...

Il te manque tout court... Assume-le, c'est tout. Il reste encore du temps à vivre pour ces humains, et toi ta vie est plus longue que toutes les leurs réunies, je sais que ça peut être surprenant de ma part mais profite. Tu mérites après les milliards d'années passés dans le passé, et puis j'en ai marre d'avoir toujours mal là au truc du milieu qui fait "boum-boum"... Il n'est pas si mal après tout, physiquement et mentalement...

Je reste béate face à ma conscience qui... Qui quoi d'ailleurs ? Est d'accord avec moi pour la première fois ? Oui... Il me plait et je l'ai blessé mais en passant je me suis blessée aussi... Je sais que j'ai mal agi, si j'aurais voulu éviter ça je me serais éloignée et jamais je ne l'aurais embrassé. Mais je l'ai fait et j'en suis fautive, mais il m'était impossible de résister à cette...attraction... Et elle l'est toujours, je me contente juste de l'écrire sur mon journal...

Mais si je lui avoue, il va penser que je l'utilise... Je vais y aller petit-à-petit et qui sait où ça va me mener, mais une chose est sûre, mon peuple ne le saura pas.

- Merci... murmurais-je.

- Je surveille tes arrières après tout...

Mais Livy... Je l'ai tuée, par ma faute... Des larmes que je ne soupçonnais plus rester roulent sur mes joues et je ferme les yeux... Des souvenirs remontent, elle et moi mangeant une glace, les magasins qu'on a dévalisés et tant d'autres... Son beau sourire franc et notre rencontre... Les meilleures choses qui me soient arrivés parmi toutes ces vies.

Je sens mes larmes s'essuyer et une douce caresse dans le dos...

- Tout va bien, princesse...

Mon cœur meurtri bondit dans ma poitrine à l'entente de ces deux syllabes qui m'avaient tant manquées...

- Non, rien ne va justement... Tout ça c'est ma faute... me lamentais-je.

- Tu n'as pas le droit de dire ça. Mon géniteur est le coupable et on va le retrouver pour mettre fin à ses jours.

- Josh...

- Ce n'est pas mon père, Lily. C'est fini.

Je me remémore les événements pour voir ce qui aurait pu faire la différence mais seul le braquage du coffre-fort de mon père revient à la charge. Je ne peux pas rentrer à la maison pour l'instant... Comment leur expliquer l'inexplicable ? Il a sûrement dû bloquer mon compte en banque... Je ne peux même plus me payer un hôtel ! Et il pourrait me localiser...

- Qu'est-ce qu'il y a ? Dit moi... me supplie presque Josh.

- Tu connais un endroit où je peux me cacher sans être trouvée ni payer ?

Il semble réfléchir un moment qui dure une éternité...

- Je sais où tu peux aller. Mais d'abord retournons en bas.

Je me lève et lui tend une main qu'il attrape pour se lever. On arrive dans la salle et nous trouvons les cons en bas. Plus rien ne me retient cette fois, mais il faut leur soutirer des infos... J'analyse la scène, ils sont six, trois sont armés il vaut mieux les attirer au dehors... Je fais comprendre mon plan à Josh qui hoche la tête. Bien, c'est parti mon kiki...

J'attrape le vase posé plus loin et le jette dans le couloir hors de la vue de la salle. Ils se regardent puis deux sortent, un armé d'un silencieux et l'autre d'un type de couteau à double tranchant. Je me cache derrière une plante verte et attends que le premier passe. Je lui plante l'agrafeuse que j'ai trouvé dans la gueule et l'autre arrive et je lui envoie mon pied dans le torse.
Je retire l'arme du premier et le frappe avec la crosse. Et deux de moins. Assommés, je les tire vers une pièce et enlève leurs talkies-walkies. Josh émet un appel et annonce un besoin de renfort. Un type armé d'un revolver et l'autre non-armé arrivent, Josh étrangle le premier et je m'occupe du second. Et quatre de moins, plus que Roberto et son pote qui vise la tête de la juge.
Josh prend une grosse voix et parle:

- Rob, tu devrais venir voir ça. À toi.

- J'arrive. Fin de transmission. répond-il.

Roberto sort seul sans son calibre, croyant le danger écarté et je l'assomme avec mon talon. Fait. Je risque un œil à l'intérieur et voit le commandant se glisser vers le dernier type armé. Il faut faire diversion. J'entre dans la pièce et le tireur dévie son arme vers moi et le commandant en profite pour le désarmer violemment et lui enfoncer son poing en pleine tête.
Josh avait ligoté les autres et nous ajoutons le dernier dans le tas.

- Bon travail, jeunes gens.

- Mais on a perdu Mr.Hellwood ! m'exclamais-je.

- Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre.

- Mais il a plus de cinq millions avec lui et Dieu sait ce qu'il compte en faire ! interviens Josh.
- Patience, l'hélicoptère détient un traceur équipé. Il nous suffit simplement d'attendre que notre expert finalise les directions et atterrissages possibles... Vous avez fait plus que votre devoir aujourd'hui, à nous de poursuivre ce que nous aurions dû faire il y a bien des années. Nous vous en sommes très reconnaissants, maintenant rentrez chez vous vous reposez vous, vous le méritez bien après ça. On s'occupe du reste.

- Mais...

- Pas de mais qui tiennent la route Mrs.Anderson.

- Si, il y a des "mais" qui tiennent. Vous n'avez pas le droit de nous écarter de l'affaire. Il a tué mon amie, la seule et unique amie depuis que j'existe. Et par dessus tout, je vous ai envoyé des milliers de messages à ce propos et vous ne m'avez JAMAIS répondu. Et là elle...elle... Si vous auriez répondu, elle serait à l'heure qu'il est...Parmi nous. Alors, non, vous n'avez pas le droit de nous empêcher de venger sa mort. Cette pourriture le mérite, il a gâché des dizaines de vies et je ne vais pas me gêner, avec ou sans vous. Vous savez de quoi je suis capable, je peux vous être utile ! On est tous gagnants dans l'affaire si je viens avec vous.

- On est utiles. rectifia Josh. C'est ensemble ou rien, il m'a autant blessé que toi, il a envoyé une escouade pour NOUS éliminer ! Alors, oui, elle a raison, vous n'avez pas le droit de nous écarter. continue-t-il sûr de lui.

Le commandant nous juge du regard un moment puis soupire.

- Je vous l'accorde, vous n'avez pas tort. Mais vous vous mettez en danger...

- Avec ou sans vous, on sera en danger. On est déjà trop bien impliqués dans ce merdier. coupais-je.

- Certes, j'accepte. Une équipe vous suivra de loin cependant. Et sur ce point aucun argument ne me fera changer d'avis, même vos incroyables talents de combattante. Vous poursuivez une vie normale et nous serons vite mis en contact. Pas de jeu à la solo sans mon accord, et pas d'enfantillage. C'est du sérieux, il en va de la sécurité nationale, même mondiale s'il fuit le pays... Compris ? ajouta l'homme brun d'un ton incassable.

- Oui. répondis-je avec Josh.

- Bien, allez-vous reposer maintenant. Assez parlé. Je dois régler des affaires.

Il s'en va d'une démarche assurée et intimidante pour le genre humain mais pas pour moi. Je peux l'assommer sans prévenir mais bon, pas tant qu'il ne retourne pas sa veste.

- Tu disais que je pouvais me réfugier où sans fric ? questionnais-je Josh.

- Suis-moi... répondit-il après un temps silencieux.

On arpente les couloirs ensanglantés et couverts de victimes avant de sortir de cet abattoir. Des cargos de l'organisation fédérale sont garés au dehors et des agents vont et viennent sans arrêt. Une migraine atroce me prend de charge et je m'accroche de justesse à la rambarde. Ma vision toujours aussi floue et instable ne me permet plus d'avancer et je sens mes jambes sur le point de me lâcher.

Josh, toujours aux devants ne semble pas remarquer mon étourdissement. J'aligne pas après pas, mais trébuche et tombe à genoux. Je sens mes genoux et mes paumes prendre feu s'ajoutant à l'addition salée. Un agent arrive et m'aide à me relever inquiet. Il me semble jeune, et brun, enfin je crois... 

Il me dépose sur le rebord du car et semble articuler je ne sais quoi... Je me sens partir mais une vive lueur apparaît. Mon œil agressé ferme ses barrières, mes paupières mais on me les rouvre de force... Énervé de cet affront, j'envoie ma jambe sur l'idiot du village.
Je l'entends se plaindre mais définitivement éclatée, je me laisse emporter par les flots tentants la poitrine en feu...

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Hey ! J'ai survécu, mais mon temps est compté avec ces chapitres là (*rire nerveux*). M'enfin ! Souhaitons que les nuages gris se dissipent pour nos héros !

CRISALLYDE


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