32- Sensible ?

CHAPITRE 32

PDV JOSH

C'est pas bon tout ça... Moi qui m'éloigne d'elle au plus possible voilà qu'elle est sans maison et que je l'emmène dans ma minuscule piaule... On dirait que l'Univers se fait plaisir à toujours me faire chier, toujours à faire rouvrir les plaies...

Mais comment refuser ? Elle a été mon tout autrefois mais aussi ma fin, et maintenant je redeviens faible... Elle n'a jamais rien éprouvé pour moi, elle s'est juste amusée, comme toutes les autres connes du quartier... Dire que je la pensais différente et faite pour moi... Minable de ma part... Mais c'est notre combat... Livy est morte et j'ai bien vu comment Lily l'appréciait... Et par la faute de mon sale géniteur de merde... Il m'a brisé, il a brisé Lily et tué Livy... Rien que ça, je sens ma haine me remonter à la gorge. Elle a le droit de venger Livy, personne ne peut lui retirer ce droit. Celui qui aurait l'audace de l'empêcher de passer elle le réduirait en miettes, pas pour moi.

Nous descendons et je me dirige vers ma moto, Lily sur mes talons. Arrivé je m'apprête à lui donner un casque mais elle n'est plus... Je la cherche du regard mais rien, je descends et éteins le moteur.

- Lily ? appelais-je.

Aucune réponse, elle qui était juste derrière moi ! Je marche en direction du tribunal et la vois enfin... Elle est assise dans un des cargos et un secouriste qui semble crever d'envie de la toucher plus loin essaye de lui ouvrir l'oeil. Je la vois mal et ses yeux tanguer de droite à gauche et ses paupières battre lentement. Je m'approche un peu plus quand elle fronce les sourcils et envoie son pied dans le gars.

Je souris en coin, puisqu'il se l'est prise en pleine tête mais mon sourire disparaît vite quand sa tête se penche anormalement vers l'avant et le gars trop secoué ne l'a voit pas tomber. Je comble les derniers mètres et la rattrape jute à temps.

- Mais t'es con ou ça se passe comment dans ta tête le nigaud ?! m'exclamais-je.

- Pardon ?! Je la soigne au cas où tu ne le vois pas.

- Tu ne vas pas m'apprendre ce que c'est que soigner petit con. Tu l'a tripotais, connard.

- Attends... Tu ne serais pas Josh Hellwood ?! Oh mon Dieu ! Lily Anderson et Josh Hellwood dans la même journée !!

Imbécile...

Je la cale contre moi et glisse mon bras sous ses genoux.

- Hé ! Attends, elle ne va pas bien ! s'exclame-t-il ramassant sa salive.

- Oui, quand elle se tient à côté d'un imbécile c'est normal.

- Enflure... entendis-je.

Je me tourne sec vers lui et repose les pieds de Lily au sol. Je m'approche de la tête de vers de terre et lui envoie mon poing dans sa face de thon. Sonné, il semble vouloir me frapper mais je le finis d'un autre coup. Il tombe au sol sur le derrière et bat follement des paupières.

- Dernière fois, que tu t'en prends à quelqu'un dans son dos, sale thon. Et dernière fois, que tu prends une femme pour un jouet à profiter ou je t'enterre vivant. Fallait pas t'en prendre à la mauvaise fille, sale truie.

Je lui tourne le dos et reprend la route vers ma bécane. Je l'installe devant moi, et la maintiens pour pas qu'elle tombe et nous voilà repartis. Ça ne va pas tarder, mon hôtel n'es pas loin. Enfin, si on peut appeler ça un hôtel.

Sa poitrine se soulève lentement faisant un contraste avec la vitesse du mien. La sentir à mes côtés me rend tout nerveux, et ce n'est pas bon. Si même endormie elle me fait de l'effet, je n'ose pas imaginer réveillée... Je me ressaisis de ces pensées de mec mou et nous gare face à l'hôtel. C'est pas miteux mais pas fameux aussi... Je lui enfile des lunettes, passe un bras sur son dos et place le sien sur mes épaules. Pour faire naturel, sinon ils vont penser à des truc chelous et je n'en ai pas la moindre envie.

On avance dans le hall et j'arrive sans encombre à ma chambre. Je pousse la porte quand ma voisine ouvre la sienne. Pas la vielle pie...

- Doucement cette fois, espèce de sauvage ! Y'en a qui veulent dormir tranquilles sans bruits de fonds, le morveux !

- Oui, Gertrude la divorcée de quatre-vingt piges.

Offusquée elle s'apprête à rétorquer mais je lui claque ma porte au nez.

Pffiou... Écrasante cette matinée...

J'allonge Lily et lui retire ses talons et sa veste. Je reste un moment à la regarder dormir paisible et si innocente puis me ressaisis avant d'entrer dans la salle de bain.

Je l'observe, il m'observe. Ce mec est beau mais il me fait chier. Trop même. Pourquoi est-il si con ?

Je reste là à observer mon reflet quand je me décide enfin à saisir un doliprane. Je remplis un verre d'eau et prend le médoc. J'essaye de réveiller la marmotte mais sans résultat. Quand une idée me vient. Elle m'a bien réveillé avec un verre d'eau la dernière fois, à moi la vengeance. Je lui verse le verre dessus et elle saute de sa place. Elle plante ses ongles dans le drap et me fixe de ses yeux exorbités.

- Mais t'es malade ?! s'exclame-t-elle

- Non, juste rancunier. C'était ma vengeance pour la première nuit.

Un éclair passe dans son regard et elle semble retrouver ses esprits.

- Assez ri, avale-moi ça, jeune fille. dis-je sérieux.

Elle l'avale sans problème et son regard se permet de détailler la pièce. Petite et mal rangée, je dois dire que je suis anti-ménage, un homme de cro magnon pour les maniaques.

- Bienvenue dans mon humble demeure, Anderson.

Elle finit le tour de la pièce du regard puis s'arrête sur le lit. Elle attrape je ne sais quoi et le met à la lumière.

Un cheveux blond... Elle saute du lit et époussette ses vêtements.

- Eww... crache-t-elle.

Je ne peux m'empêcher de sourire en coin, cette fille c'est un sketch à elle seule.

- Plus jamais je ne m'assois sur ce truc. Dieu sait ce qu'il a enduré, beurk... Plutôt dormir sur le sol !

PDV LILY

Josh rit et désigne le sol miteux.

Je ne dormirais pas sur ce...cette immonde habitat à bactéries !

- Tu pourrais dormir sur "ça" ?

Je considère le sol mitigée et décidée je dévale les escaliers de l'hôtel. Je m'approche de l'accueil, les lunettes sur les nez où se repose bruyamment une vielle femme à l'aspect négligé.

- Excusez-moi ? appelais-je poliment.

- *ronflements*

Je secoue la vielle femme qui me fixe haineusement.

- Quoi ?! rouspète celle-là le regard assassin.

- J'ai besoin de nouveaux draps, d'un couvre-lit et de deux housses d'oreiller.

- Non ! s'écrie-t-elle.

- J'ai dit: J'ai besoin de nouveaux draps, d'un couvre-lit et de deux housses d'oreiller. Je ne me répéterais pas, c'est dans mes droits de client alors bougez-vous.

Elle me lorgne d'un regard meurtrier et se dirige à l'arrière du comptoir poussiéreux. Elle attrape ma commande express et me les jette à la figure.

- Contente miss exigeante ?! Allez, ouste gamine.

- Adieu M'dam ! saluais-je.

Je remonte assez vite voulant éviter de nous faire expulser et ouvre la porte. Je tombe sur Josh en sous-vêtements dos à moi. Je hoquette de peur et il se tourne vers moi nullement gêné. Il doit avoir l'habitude avec toutes ses prostituées qu'il met dans son vieux lit miteux, pensais-je amèrement.

- Tu veux ma photo ou quoi ? argue celui-ci.

- Ferme là et rhabilles-toi.

Je referme la porte et attends. Trop long à mon goût. J'ouvre et tombe sur lui encore à moitié-nu allongé dans ses draps écœurants.

- Dehors !

- Sûrement pas. répond-t-il toujours de ce ton détaché qui me fait perdre mon calme.

- Écoute, je n'ai pas de patience mais je ne compte pas dormir sur ce sol. Je risque d'attraper une infection sévère si je le fait, et vu que monsieur le prétentieux ne veux pas se bouger pour que je change cette saleté où il s'est posé, je ne peux rien faire. Alors bouge, dehors, hors de ma vue.

- On dirait que tu n'as jamais vu quelqu'un en caleçon, pas besoin d'en faire un plat. Ah non ! J'oubliais que tu n'as jamais été en couple pour voir quelqu'un en sous-vêtements. lance-t-il amèrement.

- Je t'ai pas demandé d'être ma mère mais juste hospitalité après tous les efforts que j'ai fait pour ta personne. Et ouais ! Y'a un problème à ce que je ne sois pas une fille facile et banale comme ces autres chien*es que tu aimes dépuceler ? Non, voilà. C'est mon droit de femme libre alors si t'es contre pas besoin de toi, je me barre. J'irais trouver mieux que chez un ingrat pareil Je te signale que c'est toi qui m'a fait venir ici, rien ne t'y obligeait ! fis-je agacée.

Il ne répond rien et enfile un bas puis sort sans un mot. Je souffle d'exaspération et retire le draps du bout des doigts. J'installe le tout et peux enfin m'y asseoir tranquillement. Je fixe le plafond pensive mais mon ventre interrompe cette pause. J'ai faim. Je regarde dans les placards et trouve des biscuits qui ont l'air d'avoir été posés là depuis l'ère préhistorique. Je continue mes recherches mais elles s'avèrent inutiles.

Crève de faim Lily !

Et cet idiot n'est toujours pas entré. J'ouvre la porte mais aucune trace de cet abruti. Je fouille l'hôtel mais aucun signal de sa part.

Il doit être en train de nourrir ses pulsions sexuelles.

Hé !

Quoi ? Je ne fais que répéter plus fort ce que tu nies.

... Certes... Alors vaut mieux m'endormir.

À quatorze heures ? Sérieuse là ?

Prends ça pour une sieste.

Je m'installe dans le lit mais dès que mes paupières se ferment, je vois le cadavre de Livy jonchant le sol du trou à rats... Je rouvre les yeux sous l'effroi. Qu'est-ce qui va pas chez moi ? Il y a quatre mois j'étais insensible à tout et là je suis...

Sensible.

Oui...

En soi, ce n'est pas un défaut si on pousse la réflexion loin... Ça prouve que tu es vivante et que tu possèdes un cœur. Enfin, que tu n'es pas une morte quoi.

Une guerrière ne suit pas la voie émotionnelle.

Les émotions sont un fondement pour tes combats, tu boxes avec quoi toi ?

Des gants ?

Non ! Ta rage, ta haine ! Toutes ses émotions fortes sont un distributeur automatique, elles te poussent plus loin que le vide sidéral émotionnel !

Je suis folle à lier... Qui se parle à lui-même ?

Tout le monde !

Mais je ne suis pas tout le monde !

Ça ne dit pas que tu es comme les autres, et ça prouve que tu n'es pas une espèce à part. Alors quoi ? Tu as beaucoup en commun avec des gens. Le mannequinat tu crois que tu es la seule ? La boxe ? Les cours ? Ça, ça ne prouve rien à propos de qui tu es, tu le sais ça hein ?

Mmh... Mais je suis la seule qui a laissé mourir sa seule amie...

Ce n'est pas ta faute ! C'est ce malade mental d'Hellwood qui a ordonné sa mort !

Mais si j'aurais agit autrement ! Si je l'aurais frappé avant le procès, il n'aurait rien fait !

Qu'est-ce que tu en sais ?! Bordel, H-695 ! Tu ne peux pas prédire l'avenir ! Même si tu es plus puissante que ces vermines humaines, tu restes pour autant faible à l'inconnu, à l'avenir ! Tu t'entends parler ? On ne peut rien contrôler entièrement. Tu sais bien qu'un plan ne tient jamais, il y a toujours des imprévus, ce sont des possibilités que vous n'avez pas pris en compte puisque vous n'êtes pas voyants !

Je... Même.

Le sommeil parvient enfin à me saisir et je ferme les yeux pour abandonner mon âme aux cauchemars tapis dans l'ombre de mon esprit...

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Good night ! Trop d'activité cette soirée, je ne pouvais vous laisser sans une suite. :) J'espère que vous aimez toujours autant !

CRISALLYDE


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