33- Mauvais timing

CHAPITRE 33

PDV JOSH


Cette fille va me faire perdre la tête. Je ne sais pas ce que je lui trouve de plus aux autres... Même que les relations c'est carrément de l'inconnu pour moi. Et je m'y engagerais pas avec une fille aussi chiante qu'elle. L'engagement c'est pour les soumis. J'enfile un jean rageur et attrape un haut à la volée et sors. Toujours un mot à dire celle-là !

Mais avoue qu'elle a raison. Tu es aussi impulsif qu'elle mais au moins elle ne fait pas tout sur un coup de tête. Et elle largement meilleure que les autres. Je ne vois pas ce que tu trouves chez ces idiotes de premier service. Du réconfort peut être ?

Ferme-là !

Toujours dans le déni !

J'ai dit: Ferme là !

Je poireaute devant la porte quand la faim me prend en otage. Il n'y a rien à manger ici, autant aller prendre quelque chose dehors. Sinon elle risque de me brûler vif, ce genre de fille, toujours explosives sont tellement...

Sexy ? De ton goût ? Oui, je crois que tu cherches ces mots.

Non, mais plutôt "tyranniques" ou "matérialistes".

Arrête de te voiler la face, oublie-là si ça te chante mais au moins ne nie pas l'évidence. Mais matérialiste ? Je ne crois pas nan, elle est plus vraie que toutes les autres réunies. Même que la rousse que tu adores revoir les dimanches ne vaut rien, ça ne t'as jamais écœuré tout ce maquillage et son caractère odieux ?

Elle au moins sert à quelque chose et obéit !

Alors c'est comme ça que tu vois les femmes ? De simples jouets à tes ordres ? Alors je t'arrête ici, celle-là ne te laissera jamais la contrôler. Elle, elle sait ce qu'elle veut et elle sert à quelque chose: à te faire comprendre à quel point tu es con. Arrête de penser comme ton père te l'a enseigné et pense comme tu penses toi, le toi enfoui au plus profond de ton âme. Le vrai "moi" !

Je prends de quoi déjeuner dans ma bulle. Je monte incognito dans ce débris d'hôtel et entre dans ma piaule. Je trouve Lily endormie sur le lit, encore dans sa combinaison class qu'elle portait pour le procès. Je ne peut nier l'évidence, elle est sublime même en dormant... Et j'en ai vu des filles dormir, certaines se lèvent laissant leur maquillage lourd sur l'oreiller, d'autres ne ressemblent à rien mais elle... Sa beauté naturelle fait toute la différence... Même son caractère attire, elle est tellement...tout ! Je préfère me mentir à moi-même pour me persuader de l'oublier car cette femme-là, personne ne saura la conquérir.

Je n'en connais pas qui oseraient voler leur père une somme aussi colossale pour sauver une amie. Et ce sang-froid dont elle a fait preuve... Remarquable... J'avais déjà entendu parler d'elle avant son arrivée, (comment ne pas la connaître en même temps) et j'avais jugé que l'argent faisait tout mais maintenant que je la vois avoir un aussi peu d'intérêt pour ce bien éphémère, je me dis que j'ai jugé trop vite... Je me contenterais de l'admirer du regard... Si on s'approche d'une rose de trop près, elle nous pique de ses épines. J'avais bien compris ça...

Je dépose le déjeuner et m'accroupis sur le bord du lit pour l'observer. Ça peut sembler bizarre mais j'ai l'impression de voir un chef-d'œuvre si rare et unique dans une vitrine que je n'ose la toucher de peur de briser cette harmonie... J'imprime son si délicat visage dans mon esprit, déjà imprimé mais maintenant avec de nouveaux détails. Comme ces cernes et ses traits tirés. La personne qu'elle aimera pourra s'estimer la plus chanceuse, c'est plus que de gagner au loto ou de devenir président, l'amour n'a pas de prix...

Elle remue son nez, inspirant plusieurs fois à la suite et se lève mécaniquement. Elle ouvre les yeux et plante son regard dans le sac pour le déjeuner.

- Nourriture...

C'est bien la seule fille qui ne se soucie pas de ce qu'elle engouffre ! Elle n'a pas honte de manger ce qu'elle souhaite devant quiconque, et c'est...

Pourquoi est-elle aussi parfaite ?

Je ris sous son regard devenu fou, elle tourne alors son regard vers moi et ses sourcils s'arquent. Je me rends compte que je ne suis carrément pas à ma place et me lève d'un bond.

- Tu dois avoir faim hein ? l'interrogeais-je pour cacher ma gêne.

- Oh oui... émit-elle les yeux brillants.

Je dépose le sac sur le lit et m'installe à mon tour et nous mangeons en silence.

- T'étais où ? murmure-t'elle brisant ce silence.

- Je suis allé chercher à manger sinon l'ogre que tu es m'aurait englouti.

Je m'écoute parler quand je me rends compte que je viens de l'appeler "ogre", aucune fille n'aime se faire appeler ainsi...

Et pourtant elle sourit à l'entente de ma phrase.

- Pourquoi ? Tu pensais que j'étais allé faire quoi ?

-... Je pensais que tu étais allé pratiquer tes activités... Enfin, tu vois quoi ! Sinon pourquoi serais-tu souriant et de bonne humeur alors que t'es parti à bout de nerfs ?

Je reste interdit, je dois vraiment être con pour qu'elle pense que je trouve ça plaisant... Je ne fais ça que pour me vider la tête et oublier qui je suis un moment... Ce que je suis a trop de problèmes sur les épaules pour un ado écervelé comme moi.

Elle ne semble pas regretter ces dires, étonnant. Une personne normale n'aurait...

Stop ! Arrête de la comparer à une personne normale, elle n'est pas banale, idiot !

- Je ne suis pas allé faire ce que tu crois, mais j'aurais pu... Mais avec l'ogresse qui m'attendait je ne pouvais pas prendre de risque.

- Ouais, qui ose défier l'ogresse ? Personne n'est assez fort. rie-t-elle.

On continue de manger tranquillement quand son portable sonne. Elle regarde son écran et sa main se met à trembler.

- C'est mon père...

Elle regarde fixement son portable et se décide à ne pas répondre.

- Heureusement que j'ai désactivé ma localisation... Sinon il serait déjà là.
On débarrasse et on entasse tout dans un coin. Je me laisse tomber sur le lit mais elle se racle la gorge.

- Dis... Tu n'aurais pas plus confortable pour moi ?murmure-t-elle prenant des couleurs.

- Hum... Laisse-moi voir.

Je vais regarder les seuls habits que j'ai pu acheter en passant et c'est pas fameux. Il ne me reste plus qu'un t-shirt.

- Tiens, c'est tout ce que j'ai.

Elle considère le morceau de tissu alors je décide de l'embêter un peu. Après tout, Lily Anderson gênée c'est pas pour tous les jours.

- À part si tu veux que je retire mon bas et que je te le file ?

- Non ! crie-t-elle instantanément. Euh... Non, merci mais je vais m'en passer.

Elle prend le haut et s'en va dans la salle de bain. Elle ressort avec le t-shirt lui arrivant à mi-cuisses, et je dois dire que ça la met terriblement en valeur. Je vais arrêter de mater sinon je vais me prendre un truc en pleine gueule. Un cafard sort de nulle part et je grimpe dans le lit. Elle, au contraire s'approche de lui et le prend dans sa main.

- Viens là, mon grand. Je vais te sortir de ce trou à rats. Tu vas te faire tuer par la vielle mémé de l'entrée sinon.

Elle sort de la pièce et je la vois disparaître dans le couloir... Je ne sais même plus si je dois être aussi surpris à chaque fois. À vrai dire, les insectes sont tellement rares de nos jours ! Durant mon enfance, ils étaient nombreux mais avec le réchauffement climatique tout a empiré... Quelques secondes plus tard, j'entends du grabuge en bas et je décide d'aller voir. Pitié que ce soit pas Lily qui arrache les cheveux à cette vielle pie !

J'arrive devant un spectacle inimaginable. Lily court derrière le cafard alors que le mec du premier étage s'approche d'elle, une lueur malsaine dans les yeux. Elle se tourne vers lui, faisant deux bonnes têtes de moins que lui mais nullement impressionnée, elle le fixe une lueur hargneuse dans le regard.

- Tu as failli le tuer enfoiré, je vais te faire la peau. grogne-t-elle.

La vielle femme se réveille et semble perdue.

- Ce qu'elle mord, ça te rend encore plus attirante mon ange... murmure l'homme de sa voix rauque.

Ni une ni deux elle tire sur son t-shirt vers le bas pour cacher au plus possible ses jambes et esquive ses bras. Elle saute sur le mur, se propulse de son pied vers le mec qui surpris ne s'est même pas tourné vers elle. Et elle tournoie pour le frapper à la tête de son pied. Il recule sonné et trébuche sur une chaise et tombe lamentablement au sol. La vielle femme semble essayer d'avaler les événements et le molosse semble voir des oiseaux tournoyer autour de sa tête. Elle fait sortir son cafard et reviens vers moi.

- Oh tu es là ? On remonte ? m'interroge-t-elle.

Et après tu te demandes ce qu'elle a de plus que les autres ? Elle ne se laisse pas faire, je pense que ça t'a échappé.

Je la suis encore pas habitué à ses techniques de ninja jusqu'à notre chambre. Je me laisse tomber sur le lit mais elle reste debout à me fixer.

- Qu'est-ce que t'a ? demandais-je. Il te manque ton ami le cafard ?

- Oui, lui et son espèce ont mal vécu le réchauffement climatique. Il n'y a rien de drôle là-dedans, Josh. C'est du sérieux, c'est la faute des humains.

- Je sais, c'est bien pour ça que je ne jette pas mes poubelles au sol. Je fais tout pour pas polluer, si tu veux savoir. Je suis même allé manifester à New York, l'an dernier. Et je verse une fois par mois de l'argent aux organisations anti-pollution qui nettoient la mer, les forêts et tout ces lieux vulnérables, et bien d'autres actions. J'ai même participé à nettoyer des plages et des villes.

Elle me lorgne les yeux ronds, comme si elle me découvrait pour la première fois.

- Je t'en bouche un coin pas vrai ? Je ne suis pas comme tu le penses.

Est-ce que je viens vraiment de placer un sous-entendu dans ma phrase ?

Oui, idiot.

- Je... Je ne savais pas que tu te sentais concerné par ça...

- Je sais, je suis polyvalent.. Tu comptes m'observer longtemps comme ça ? Je sais que je suis un apollon mais quand même.

Elle semble hésiter, c'est vrai que la dernière fois qu'on a dormi ensemble était... Mon cœur se serre rien qu'au rappel de ce douloureux souvenir...

- Je ne vais pas te manger, tu tombes de fatigue. Chacun dort de son côté, pas d'inquiétude. Je ne vais rien tenter. dis-je sèchement me tournant vers le mur.

J'entends ses petits pas et elle se glisse à mes côtés, assez loin pour éviter tout contact.

Elle finit par s'endormir mais moi le sommeil ne vint pas sonner à ma porte. Toujours hanté par mon père et les souvenirs douloureux de Lily et moi... Je la sens s'agiter et murmurer des paroles:

- Non... Je ne peux pas... Pas de la même espèce... Mondes éloignés... Ils ne me le permettraient jamais... Contre la loi du gouvernement...

Je ne sais pas de quoi elle rêve mais son front est plissé, ça n'a pas l'air joyeux. Elle se met à trembler et je la prends dans mes bras. Je sais que j'avais dit plus tôt de ne pas la toucher mais la voir ainsi me met mal. Je sais qu'elle sait bien payée ma tête mais...

Ouais, aucune excuse. Assume juste que tu voulais la prendre dans tes bras !

Il n'y a rien à assumer. Fiche-moi la paix.

Ses traits se détendent à mon contact et elle m'agrippe comme si j'étais son dernier remède. Peu de temps après, après m'être assuré qu'elle allait bien je me détache délicatement d'elle. Il ne faut pas abuser. Je m'allonge sur le dos et fixe le plafond perdu dans mon esprit.

Je fus coupé de ce moment de bien être par un bruit provenant de derrière la porte. Je me lève et regarde à travers le judas... C'est une blague...

June se tient derrière, se remaquillant d'un rouge-à-lèvres rouge pétant. Je fonce attraper mon téléphone et l'écran affiché me désespère. On est dimanche... Merde... J'aurais dû annuler, mais comment ?! Dès que je suis près de Lily je perds la notion du temps ! J'entrouvre la porte et elle se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser. Je reste un moment étonné puis répond à son baiser.

- June... Je ne peux pas... Pas aujourd'hui...

Son visage vire à un autre brusquement et elle me répond d'un regard suspicieux.

- Comment ça ? Je pensais que tu t'ennuyais ici et que j'étais ta distraction préférée. Laisse-moi entrer qu'on en discute d'abord.

Elle pousse la porte de son talon mais je la maintiens. Elle se lève et essaye de regarder à l'intérieur.

- Qu'est-ce que t'a mon chou ? Il y a quelqu'un à l'intérieur ?

- Non... Il n'y a personne !

Elle me plante son talon dans le pied et profite de ma distraction pour ouvrir grand la porte.

- Qu'est-ce qu'elle fait là elle ?! Je croyais que c'était une p*te ?! s'exclame-t-elle.

- T'en es pas une par hasard ? Allez barre-toi où je te refais le portrait. contre Lily réveillée.

- Je t'ai parlé face de rat ? Je parlais à Joshounet ! Qu'est-ce qu'elle fout là cette conne ?! Répond-moi ?! Je croyais que tu la haïssait du plus profond de ton être ?! Tu disais qu'elle prenait les gens de haut et qu'elle était plus que détestable !

Je vois les pupilles de Lily s'illuminer et elle me pousse à l'extérieur de la pièce, fermant la porte à clé au passage.

- Ouvre bécasse ! s'égosille June d'une voix suraiguë.

Elle rouvre la porte à la volée, habillée de sa tenue et s'en va. Poussant June sur son passage. June vacille et tombe exagérément.

C'est moi où elle a essayé que tu l'a rattrapes comme dans les films ?

Argh... Je suis Lily qui appelle un taxi.

- Lily !

Elle grimpe dans le véhicule et lorsque j'arrive à ses côtés, elle me fout un coup dans les parties intimes.

- Hypocrite. Et après tu oses me juger...? dit-elle me lorgnant d'un regard dégoûté.

Et le conducteur démarre, me laissant plié en deux sur le trottoir.

Comment en suis-je arrivé là ?

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Coucou ! Oui encore, j'ai décidé de m'avancer aux maximum car la fin du premier tome arrive ! Et niveau organisation ça me serait favorable. Tout est prêt, il ne manque plus que les corriger et je les publie ! Que pensez-vous du déroulé pour l'instant ?

CRISALLYDE


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