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CHAPITRE 34
- DEBOUUUUUUT !
Je reste endormie quand un autre cri me réveille brutalement.
- SAAAAAAAAAM !
Sous la coupure brutale, je me lève en trombe, me prends les pieds dans les draps et tombe lamentablement au sol. Je suis pas du matin, vous le savez maintenant...
- Qu'elle élégance !
Je me frotte frénétiquement les yeux et aperçois cinq heures du matin sur mon réveil. Le soleil n'est même pas levé ! Je n'ai pas assez dormi, je n'arrive même pas à tenir sur mes jambes ! Mon corps n'est même pas conscient !
- On comence à qu'elle heure au juste ? Non parce que le réveil à 5h du mat je vais pas m'y faire, je vous le dit.
- Neuf heures, pourquoi ? répondis Carla, pas le moins concerné par mon état.
Se rend elle compte que de 5h à 9h je peux faire une vie, moi ?!
Et pourquoi ne sont elles pas fatiguées ? Elles ont dormi bien plus tard que moi, et je peux vous dire qu'elles sont levées depuis un bout de temps.
- C'est une BLAGUE n'est-ce pas ? Réveillez-moi à huit heures et demie !
- Pour toi c'est huit heures, on doit te présenter le campus et te remettre quelques affaires. rétorqua simplement Moniqua.
- O.K., bah alors sept heures et demie ?
- Non, jeune fille. Il te faut du temps pour te préparer, c'est ton premier jour quand même, tout se joue maintenant. File prendre une douche, ça te réveillera et calmera tes hormones. me retorque-t'elle avec le ton le plus calme possible, ce qui a le don de m'irriter à la vitesse lumière.
- PARDON ?!
- Allez files.
Pour qui elle se prend ? Ma mère je suppose ? Et bien désolé, ce n'est pas le cas, et ÇA ne le sera JAMAIS ! J'en ai pas eu besoin c'est pas maitenant que viendra l'envie ! Ça sert à rien de me battre avec un mur de bon matin, elles ne me lacheront pas la semelle.
Je me lève du pied gauche et fonce rageusement à la salle de bain. Comment vais-je faire pour tenir une journée entière levée à cette heure ?! Je tiendrais jamais l'année ! Elles veulent que je me foire pour du maquillage et tout le bordel ? Mais j'en ai rien à cirer de mon apparence, et que m'importe le regard des autres, HEIN ? Je la sens mal cette journée comme cette année...
Je ne me ferais aucun ami, ils me fuiront c'est sûr à cent pourcents. Cassandra a du les prévenir du mouton noir dans la prairie...
L'eau froide qui ruisselle le long de ma peau, me refroidit les nerfs, qui avaient disjonctés, et me clarifie les idées. Quel caractère j'ai ! Je ressort l'esprit apaisé et léger une demi heure plus tard et trouve mon lit fait. Elles ne perdent pas de temps elles.. Je m'apprête à m'allonger dans mon lit mais je me voit tirée par Sarah. Je ne trouve rien à répliquer et soupire...
- Pas le temps de traîner ! Au dressing, que veux- tu enfiler pour ton premier jour ?
- En pyjama ce serait possible ?
- Ben voyons ! Tu as des uniformes, ma chérie. Deux vestes, une noire l'autre blanche, deux jupes, une simple noire avec deux raillures et l'autre à carreaux ainsi que deux cravates. Tu as quatre possibilités de combinaison pour plus de diversité. s'exclame-t'elle.
- Mais c'est nul !
Oups, j'aurais pas du ! Il fallait que je garde ça pour moi... Et puis alors, ça fait quoi ?
- Shhut... Tu critiques là une décision du Conseil... susurre Carla, comme s'ils pouvaient nous entendre !
Quoique... Ils ont peut être installé des micros ou des caméras fondus dans la nature.
- Et alors ? N'ais pas le droit d'expression ?
- C'est plus compliqué que sur Terre, crois-moi... Évites les ennuis, on risque de te mettre en marge à l'Académie si tu dis des paroles comme celles-ci. Par contre, le choix du maquillage, coiffures et chaussures, tu es libre ! continua Sarah faussement.
Que disais-je ? Toujours me laisser dans le mystère et changer de sujet comme une girouette. Ils veulent me couper du monde de l'information, alors je vais rentrer dans leur jeu. Vous allez voir, je vais tout faire pour. Commençons par interroger les élèves ou les espionner si ma situation sociale reste telle qu'à New York... Dès le départ très optimiste Samantha !
- Encore heureux, sinon je rentre chez moi !
Voyant leur mines déconfites, je tente l'explication.
- Je disais ça pour rire. Je prends la veste, la jupe et la cravate en noir et la chemise blanche.
- Ah l'humour terrien, je ne le comprendrais jamais. ria Moniqua.
C'est plutôt le vôtre qui est inexistant. Bande d'aliens.
<|○|>
- Simple et class. En chaussure tu as l'embarras du choix, vu ce que vous avez acheté.
J'ai oublié de préciser que tous mes achats ont été rangés par couleur, forme, style et intérêt. De quoi rendre fou, c'est des maniaques les fées !
J'opte pour des chaussures à talons blanches, ce n'est pas si terrible non ? Je vais passer la journée assise en cours, alors pas de problème. Je sens que mes pieds ne vont pas être d'accord avec moi le long de la journée...
En coiffure et maquillage, je les laisse faire, mais j'ai donné deux ou trois contraintes.
Sarah me lâche simplement les cheveux au naturel, déjà légèrement ondulés. Carla m'a appliqué un maquillage nude, comme demandé, un trait d'eye liner fin, un peu de blush pour enjoliver le tout, et la touche finale du gloss rose clair, couleur avoisinant mes lèvres en tant normal. Et pour finir, Moniqua s'est contentée de me peindre les doigts en vernis transparent en m'expliquant l'utilité de certains manuels, énuméré les matières et résumé le fonctionnement de l'école.
Une boule au ventre s'est logée dans mon estomac et grandit à mesure que le temps s'écoule, me rapprochant inévitablement de l'heure. Les filles l'ayant remarqué me rassurèrent du mieux qu'elles puissent mais rien n'y fit. Je ne pouvais qu'appréhender, c'est ma vie qui en dépend. Sois je suis dans la case: losers, ou dans la classe : normaux, plus haut non merci, pas besoin d'être une fake pour vivre. C'est un nouveau départ et sûrement le dernier qui me sera offert.
Je sens d'ailleurs que le petit déjeuner que j'ai avalé sur le pouce va jaillir de mon ventre au mauvais moment et sur la mauvaise personne...
Nous sommes à l'entrée du domaine de Luna, il est huit heures moins dix et j'ai les mains moites d'inquiétude... Il n'est pas loin le campus j'espère, parce qu'arriver en retard le premier jour, c'est se donner une mauvaise image dès le début.
- Comment j'y vais ?
- On t'y téléporte, on reste quelques minutes et on reviendra.
Un poil plus rassurée, je leur tend la main mais elles se contentent de me fixer interrogativement.
- Il ne faut pas se tenir la main ou avoir un contact avec la personne qu'on téléporte ?
- Euh non... À part si le téléporteur est faible. Tu peux garder un contact, ce n'est pas obligatoire, certains le font encore par envie.
Je me rappelle alors du jour où Simon m'a sauvée des hommes en noir au zoo. Il m'a attrapé la main étant déjà touché mais hier au centre commercial, il était en pleine forme... Il a peut être des séquelles qui persistent depuis ce jour ?
Bon revenons en au fait, il faut que j'arrête de penser à lui. Le paysage se met alors à tourner à une vitesse hallucinante et prise de maux de tête, je ferme les yeux. Je les rouvre lorsque je sens un sol ferme sous me pieds et la vue m'éblouit...
Des jardins géométriques jonchent les partours d'un immense château. Des arbres plantés ici et là rendent la traversée féerique. On se croirait dans les films où la princesse s'avance vers son majestueux château. Mon regard s'arrête sur cette symbiose parfaite architecturale datant de l'époque monarchique française, les filles me pressent mais mon regard s'attache sur cette beauté sans nom. Je suppose que pour les gens qui vivent ici cela repose du banal mais pour une simple terrienne comme moi, cela relève d'une magnificence que l'on ne peut voir à la limite d'une seule fois dans notre simple existence.
Une fois devant les portes, elles s'ouvrent seules accompagnées d'un doux carillon mélodieux. De là apparaît un homme d'une élégance sans nom. Accoutré d'un costume bleu marine carrelé, la cravate assortie ainsi qu'une chemise blanche. Le regard pénétrant d'un bleu doux et froid à la fois. Brun et charismatique, il est clair qu'il a toutes les filles à ses pieds. Jeune apollon comme elles le veulent toutes. Et avec sa démarche, il doit être haut gradé ici...

- Bienvenue à l'Académie d'Oxford. Nous sommes heureux de vous compter parmi nous, Samantha Smith. Je vous en prie, entrez.
Nous entrons dans le palace, moi toute intimidée par tant de splendeur. Tout est fait pour être chaleureux de la couleur des rideaux aux tapis d'un rouge exquis.
- J'ai eu vent de biens de paroles à vos propos. Mais la plus surprenante est à vrai dire celle qui affirme que vous viviez sur Terre. Sans vouloir être indiscret, est-ce vrai ? Je ne suis pas très rumeurs mais pour le coup j'ai été intéressé.
"Biens de paroles à votre sujet" sait-il que je suis l'Élue ? Fort peu probable, il ne se serait pas comporté ainsi.
- C'est effectivement exact Mr...
- Surprenant... Ici c'est Sir ou Lady. Appellez-moi Sir Huston. C'est fascinant ! Vous me laissez admiratif Smith. J'ai tant entendu et lu sur la Terre et ces viles créatures qui la saccagent.
Argh, je veux bien être gentille et m'adapter mais pas quand on me crache au visage des imbécilités sans fond. Je vois dans les yeux de Moniqua qu'il me faut me taire et faire abstraction cette fois mais rien à faire.
- Sir Huston, ce peuple de créatures comme vous le nommez n'est pas tel que vous le décrivez. Il y a peut être un fond de vérité mais tout n'es pas noir ou blanc, non ? Vou êtes bien sage pour savoir cela, n'est-ce pas ? Il y'en a certes qui sont cupides des ressouces que détient cette planète mais d'autres luttent pour faire pencher la balance. Je n'aimerais pas que certaines personnes jugent sans connaître le peuple avec qui j'ai vécu tant d'années. Dans tout peuple, il y a des avides de pouvoirs, nous le savons tous. terminais-je d'une traite.
Je ferais remarquer que le beau visage de Sir Huston s'est décomposé au fil de mes dires et que ses yeux se sont vidés de toute clarté mais je pense que vous l'avez senti. Mais que faire, je me devais au moins de faire ça pour eux, ils ne sont pas tous vils comme ils le pensent. Je pense alors aux associations que j'ai aidé et aux manifestations violentes contre les gouvernements qui ne levaient pas le pouce pour agir contre le réchauffement climatique. Tout vient de la source, les gouvernements, le pouvoir se charge de modeler l'information à sa guise et les pensées de chaque civil, comme ici bas.
- Je comprends, alors nous avons beaucoup à apprendre des peuples opposés mais ce ne sont que les dires du Conseil Suprême qui sont transmises aux élèves par le biais des livres académiques et des professeurs. Or le Conseil ne mentirait pas sur un fait comme celui CI. dit-il appiyant sur "Conseil Suprême" et "ci".
C'est officiel, c'est une vipère soumise dur comme fer au Conseil. À éviter. Je me sens alors moins enthousiaste qu'au départ, cet accueil bipolaire m'a laissée déçue. Je ne m'attendais pas à un accueil super amical non plus mais un minimum d'hospitalité ne m'aurait pas déplue. Il n'aime pas être contredit, il pense tout savoir mais je vais lui en faire voir de toutes les couleurs...
- Revenons au sujet principal. L'Académie est la meilleure des meilleures, l'incompétence n'est pas permise et sera payée d'un renvoi formel sans retour. crache-t'il me regardant droit dans les yeux.
Voilà, je me suis mise le directeur à dos des les premières minutes. Et en plus, il me prend pour une ratée.
- Smith, au vu de votre cursus scolaire défectueux, vous serez en surcis cette année. Vous devrez faire vos preuves en passant l'examen final du niveau Jade. En cas d'échec, vous connaissez la chanson. Vous aurez bien entendu des heures supplémentaires de rattrapage scolaire chaque soir après les cours. Les luminificateurs doivent être éteints où ils seront confisqués à jamais et vous êtes priée de posséder toutes vos affaires, ou vous serez récompensée par des heures de colle.
- Arthur ! Ne terrorisez pas cette pauvre enfant dès ses premiers instants !
Arthur ? C'est bien un nom que je donnerais à un elfe. Une image d'Arthur le minimoys me vient en tête et j'y place instinctivement le tête de Sir Huston. Nous nous tournons vers la provenance de la voix mais rien qu'au regard d'Arthur, je sens que ce n'est pas l'amour fou, contrairement à lui je sens que je vais adorer cette personne....