41- Joshounet
CHAPITRE 41
- Dites-moi, avez-vous conscience que c'est de la vie de ma fille dont il s'agit ? Ce sont des gosses pas encore mûrs que vous voulez envoyer en mission suicide ?
- Avec tout le respect que je vous dois patron, je ne pense pas qu'elle soit de cet avis. Ils sont déterminés à en découdre avec Mr. Hellwood, avec ou sans nous. Ils ont prouvé avoir été plus performants que nous en plusieurs années. Ne vaudrait-il pas mieux les avoir sous votre aile au lieu de les laisser se débrouiller à leurs dépens ? Nous pourrions leur apprendre le reste, se battre sans prendre en compte les émotions...
Je me rassois et étudie la question. Je ne peux choisir dans l'immédiat, cela demande beaucoup de réflexion.
- Bien, merci commandant. Vous pouvez retourner à vos affaires. J'y réfléchirais.
Je me replonge dans mon remue-ménage mais mon esprit s'est trop éloigné du centre gravitationnel. J'empile les paperasse et rapproche mon ordinateur portable. Je tape Hellwood sur les serveurs internationaux et les résultats n'en sont qu'intéressants... J'attrape mon portable et contacte ma femme pour déjeuner ensemble ce midi. Nous avons à parler...
PDV ETHAN
Je marche longuement sans but et me dirige vers un stand de tir. J'entre, paie et me plante devant les cibles, je choisis pour m'échauffer un 38 et vise les silhouettes. Merci à ma carrière qui m'a permis de bien m'entraîner à cette pratique. Les trois coups que je tire arrivent au point rouge de l'ombre. Le gérant sourit en coin, tandis que je me tourne vers une mitraillette. Je tire cette fois cinq coups qui arrivent au cœur rouge.
L'homme se dirige vers moi et me prie de retirer mon casque.
- Ça te dit de passer au stade supérieur ?
Je hoche la tête sans réfléchir et le suis au sous-sol. De beaucoup plus gros calibres sont affichés au mur, et un divers choix de flingues s'offrent à ma vue. Nullement impressionné, je me tourne vers les cibles mouvantes, puis enchaîne avec succès aux cibles imprévisibles et pour finir il ne reste plus que le jeu en réalité virtuelle. J'enfile un casque et m'arme de la bonne arme puis enclenche le jeu. Une image apparaît, c'est la personne à protéger. J'enchaîne les coups sans faute et réussit haut la main le tout. Le gérant me laisse sortir sans un mot, surpris par mon talent. Je sors avec la même tête sans émotion et entre dans un bar pour picoler quelques bières. Oui à midi, il y a un problème ?
Je finis quelques coups et sort pour rentrer au building. Saoul, je commande un taxi à moitié mort. J'ai peut-être abusé sur les verres... Je grimpe à mes appartements et tente de dormir, dès les paupières fermées, je revois Livy et toutes ces ouvertures sur son corps fragile. Je me relève et rentre tout habillé sous la douche. J'allume le jet et le règle à la température glaciale maximale. Des images défilant dans ma vision me rendent fou et je hurle à m'en casser les cordes vocales.
Comment vais-je faire pour l'annoncer aux autres ?
Je ne peux pas... Ce droit lui revient. Dans quel merde elle est tombée...?
PDV LILY
Nous passons la matinée à marcher dans le complexe Griffith et à admirer la beauté de la nature. La bonne humeur nous a faussé route mais, il a su m'apaiser et me faire oublier l'espace d'un instant... Nous commandons un taxi, et cette fois c'est à moi de murmurer une adresse.
Nous allons manger chez un particulier... Nous entrons, capuches sur nos têtes dans la pizzeria de tonton Pasterinni. Je retire mes lunettes un instant pour le saluer et lui commande sa pizza spéciale. Ce mec cuisine les meilleures pizzas que j'ai mangées de toute ma vie. Quand on venait en vacances ici, ou pour les shootings, j'ai découvert ce lieu en m'échappant de toute cette notoriété. Et il m'a traitée telle sa fille, plus que mon père en tout cas... Nous nous asseyons à une table et rabattons les rideaux. Quand je disais que c'était spécial ! Ici, tu as toute l'intimité que tu souhaites. Chaque table est couverte d'un rideaux circulaire qui donne un aspect cozi du lieu.
- C'est original... Je ne sais pas ce qui t'a amené ici mais mon ventre te remercie généreusement.
- Très longue histoire, Josh...
- Tant mieux, on a tout le temps qu'on veut et à mieux y réfléchir, je ne te connais pas tant que ça. Hormis ton caractère marqué, et ton côté tyrannique imprévisible, je ne sais que ce que les médias disent de toi. fis-t-il le regard rivé au mien.
- Parce que tu suis les ragots qui tournent autour de moi ?
- Comment ne pas tomber dessus, quand dans chaque journal people tu apparais en gros ?
- C'est vrai... Moi aussi je ne sais que très peu sur toi... Tu sais quoi je te propose un jeu: on doit à tour de rôle donner une information sur soi.
- Partant. Je me lance, j'ai eu mes dix-huit ans le trois janvier.
- Je fête mes dix-huit ans le trente-et-un décembre.
- Le trente-et-un ?! Tu es née super en retard !
- Parce qu'il y a un horaire précis ?
Il se tait, ne trouvant pas quoi dire.
- Oh ça va je te charrie ! Continuons !
- Je suis un piètre comédien. avoue-t-il.
- Mais comment on va faire pour le spectacle de fin d'année ?
- J'improviserais ! fit-il soulevant ses épaules tout en riant.
- J'adore les cafards.
Un blanc s'installe où je regrette d'avoir dit ça.
- Je dois t'avouer que tu es bien la seule à dire ça. La plupart de ceux que je connais en flippent. Même Ethan en a une peur bleue, ne parlons pas des araignées.
- Oh ça oui ! Il est super arachnophobe !
- Je jouais de la boxe avant.
- Jure ! Me dit pas que c'est là que tu as rencontré Ethan pour la première fois !
- C'était à une compétition et je devais l'affronter, il était bien plus doué que moi, et pourtant contrairement à ce que pensent certains il est modeste et généreux comme personne. Je devais avoir quatorze ans et lui seize. Il m'a laissé gagner, prétextant une douleur au dos, tu sais pourquoi ? Parce qu'il voyait mon père au derrière me transpercer du regard. Je ne l'ai pas vu après cette année, et ensuite il est venu faire des études sur l'audiovisuel et la comédie ici. Et c'est comme ça qu'on s'est recroisé et qu'on s'est donné de multiples rendez-vous.
- C'est pour ça que vous êtes si proches... À mon tour, vous êtes mes premiers amis, toi et Livy.
M'écoutant parler je me donne une frappe mentale au front. Qu'elle idiote pour avoir dit ça ! Il va penser que je le repousse dans la friendzone encore une fois !
- Enfin... Je veux dire, que vous êtes les premières personne que je côtoie. Je suis de nature solitaire, comme mon...
- Père ?
- C'est exact.
- J'ai toujours voulu être quelqu'un d'autre. lâche-t-il.
Je le regarde, stupéfaite par cette réflexion. C'est les autres qui rêveraient d'être lui ! Mais c'est compréhensible, il est brisé. Ayant voyagé de corps en corps, d'époque en époque, j'ai retenu bien des choses sur cette espèce. Et je pense que ça s'applique à chaque espèce vivante de cette dimension.
- Écoute, je ne cherche pas à te faire la morale ni à faire la philosophe, ok ? Tout le monde à des problèmes dans la vie, parce que tu sais quoi ? On est imparfaits ! On commet des erreurs, mais ce qu'il faut en tirer c'est de ne pas les répéter. Plus tu fais d'erreurs plus tu as de l'expérience. Personne n'a une vie parfaite, parce que personne n'est parfait ! Et heureusement, imagine que le perfection existe ? Ça serait si monotone, si terne, si prévisible ! Peut-être que tu voudrais avoir une vie sans problèmes, et qui ne désirerait pas comme toi ?! Mais toutes les épreuves que tu traverse te forgent un esprit solide. Un être ignorant est faible, Josh. Si le parfait existerait, je le détesterais. Imagine une petite-amie parfaite ! Toujours à se répéter comme dans les films, une vraie machine. Tu sais à l'avance ce qu'elle prévoit de faire ou de dire. Elle ne dira et ne fera que ce que tu penses de parfait. Mais chacun est différent, chacun a sa propre définition de perfection, donc LA perfection n'existe pas !
Il en suit un long silence, où l'incompréhensible se lit dans son regard. Je ne sais plus l'analyser... Je n'arrive plus à le cerner comme je le fais pour tout le monde... Désorientée par mon entraînement ne m'étant pas utile pour la première fois, je brasse mon esprit à la recherche de quoi relancer la discussion.
Tonton Pasterinni surgit alors avec son extrapizza unique. La pâte exquise, la garniture précise et recherchée affole mes papilles gustatives. Cette pizza est un vrai régal pour mes yeux et mon ventre. Je sors mon téléphone et prend la table ainsi que la meilleure pizza au monde et publie ça sur les réseaux. Je dois quand même continuer de faire chier le monde, hein !
Les yeux brillants, je soulève délicatement une part, le fromage fondu se prolongeant avec mon geste me produit une satisfaction énorme. Oui, je pratique l'art du manger. Il y a un problème ?
- Regarde-moi cette merveille, Josh... Cela relève d'une chimie si perfectionnée que ton estomac ne cessera de t'en redemander.
- Je vois que tu es très cultivée niveau gastronomie.
Traduction: Tu es une grosse mangeuse.
- Oh ça oui ! Pourquoi le cacherais-je ?
Je ressors mon portable, et aussi rapide qu'un flèche je le prends en photo engloutissant une bouchée. Juste hilarant ! Je ris et reprend des clichés de sa tête. Je décale ma chaise pour être à ses côtés, attrape une part et me saisis de mon portable. J'enclenche le mode selfie et nous prend en photo, chacun une part de pizza dans la bouche. Je me rassois et admire la photo.
Arrête d'admirer sa tête sur un écran et profite de sa vraie tête ! Débile cette gosse.
- Je sais que je suis canon, pas besoin de me le rappeler.
- Dégonfle tes chevilles Hellwood ! Je suis plus belle que toi, je fais partie des huit monuments historiques mondiaux !
- Dégonfle le melon Anderson ! Tu es certes ravissante mais cette pizza te surpasse.
- Oh, tu as osé ! Ce... pot de fleur m'inspire bien plus que toi !
Il s'arrête de manger, et ris incontrôlablement. Je n'ai pas trouvé mieux, moi ! Je cède et ris de bon cœur avec lui. On continue de savourer cette délicieuse recette et de nous raconter des anecdotes chacun son tour. C'est dingue comme sa présence m'apaise... Plus rien ne pèse sur mon esprit en sa compagnie... À cette réflexion, je rougis de plus belle. Nous sortons après avoir salué Tonton Pasterinni et marchons, lunettes et bonnets enfoncés sur la tête. On marche sans but dans la rue riant parmi tous cette grisâtre marée humaine. C'est dingue comme chaque moment est devenu si banal à leurs yeux, ils se pensent si inatteignables de la mort... Or elle rôde sans cesse à nos côtés...
PDV JOSH
On marche dans la grande rue tout heureux quand j'aperçois une fleuriste. Je m'avance innocemment, elle à mes côtés et m'arrête pour acheter une rose toute fraîche pour ce petit rayon de soleil.
- De jolies roses pour une belle jeune fille. Bon choix jeune homme, je vois que la galanterie n'est pas morte ! ria la femme.
Lily rougit jusqu'aux oreilles et prend timidement la fleur rouge que je lui tends nerveux. Elle semble réfléchir puis me souris gênée. Lily Anderson gênée !? C'est le monde à l'envers ! Elle inspire l'odeur et s'extasie.
- Ça sent tellement bon !
Me dites pas qu'elle n'a jamais reçu un bouquet ?
Elle plante ensuite ses prunelles dans les miennes puis se penche pour m'embrasser la joue furtivement. J'en reste sous le choc, sentant mon sang bouillir dans mes veines. Elle veut me provoquer un arrêt cardiaque elle.
- Vous formez un si beau couple... murmure la vendeuse que j'avais oubliée.
- Hum... Je... On n'est pas...
Elle sourit malicieusement puis cligne de l'œil. Je jette un regard à Lily qui s'est perdu dans l'odeur des roses. Je touche du bout des doigts là où ses lèvres se sont déposées encore rêveur. Cette emprise qu'elle a sur moi est si envoûtante...
On continue à marcher quand un centre commercial se dresse à notre droite. De suite je la dirige à l'opposé mais trop tard. Ses yeux aka radars ont ciblé leur objectif. Rien ne peut se mettre en travers leur route. Elle me tire d'une force stupéfiante et nous fait pénétrer dans la première boutique... Ais-je oublié de dire que je déteste le shopping traditionnel ? En ligne c'est mieux, j'ai horreur de la foule... Et ais-je aussi précisé que mon compte en banque est bloqué depuis le procès pour une vérification judiciaire ? Merci à mon géniteur et ses affaires mafieuses...
Et pourquoi a-t-il fallu que ce soit un magasin pour hommes ? J'économise en ce moment !
- Lily, je peux savoir pourquoi on est dans un magasin pour hommes ? Tu t'habilles chez les hommes maintenant ?
- Mais non, crétin ! C'est pour toi qu'on est là ! Tu as besoin d'affaires, Ethan ne doit pas avoir l'ombre d'un soupçon sur nous. Donc il te faut de nouveaux habits pour que je remette en place ceux-là !
- Ah... répondis-je guère emballé.
Elle observe les rayons puis se tourne vers moi.
- Dis...
- Oui ?
- Puis-je te choisir une tenue, Joshounet ?
- Ce n'est pas en m'appelant comme ça que tu en auras le privilège, tu sais ?
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Hey ! Me revoilà tombée dans la routine, ne pouvant plus rêvasser sur la suite. Il ne reste plus que six autres chapitres pour que le tome 1 soit clôture ! Je n'ai pas encore déterminée la publication du tome 2 mais elle sera dans quelques mois, disons mai, juin voire même juillet ou août. Le temps d'avoir une bonne longueur d'avance et de planifier le tout tranquillement sans me presser. Pour rester aux courant, abonnez vous sur mon profil wattpad ou sur mon insta et snap où je suis plus connectée. Je ne publierais pas mais ça ne voudra pas dire que je ne serais plus là, donc n'hésitez pas à m'envoyer des messages pour quoi que ce soit !
CRISALLYDE