46- Ce qu'il me ressemble...

CHAPITRE 46

PDV LIVY

Je me lève en sursaut, de la sueur perlant sur mon corps entier... Mes cheveux si désordonnés sont pour la plupart sortis de l'élastique et d'autres plaqués à mon front... Ma respiration haletante et l'image de Lily aux mains du père de Josh...

Des fils me traversent de part et d'autres et une machine semble régner en silence sur moi... Une migraine atroce me prend lorsque je tente de me lever... Trop faible, comme toujours, mon estomac semble être broyé puis essoré... Ma gorge desséchée semble se déchirer à chaque inspiration et l'odeur chimique de la pièce me brûle les narines...

Je m'appuie sur les rebords du lit et tente d'observer du mieux que mes yeux meurtris le puissent. Des fleurs sont exposées dans la pièce glauque et des cartes jonchent les tables. J'arrache les fils de mes bras, attrape mes affaires de la table de chevet et enfile le tout à la hâte aussi agilement que le peux mon corps chétif.

Un vertige me prend et toute flageolante je tombe tel une poupée de chiffon. Mes pieds ne me répondent plus aussi bien... Un tracé sinueux sillonne mon ventre et des bleus encore marqués sur ma peau transparente parsèment mon corps. Je me relève difficilement et sors de la pièce. Je traverse le couloir lentement appuyé au mur quand mon père apparaît à l'opposé. Il me voit et son café tombe, déversant son contenu au sol miroitant.

Il se précipite à moi et me serre fort, des larmes dévalant de sous ses lunettes. Je grimace et tente de masquer la douleur, il semble se rendre compte de ma fragilité et se recule coupable...

- Si tu savais comme je m'en veux, ma puce... susurre-t-il.

- Ce n'est rien...

- Rien ?! Tu as été battue à mort ! Laissée pour morte, et... j'ai... j'ai accepté de te faire une tombe ! Aux côtés de ta mère...

Je ne réponds pas et tente de changer de sujet.

- Comment vont les autres ?

Il semble hésiter à me répondre mais à la vue de mon regard, il avoue:

- Mal... Tu es partie en emmenant la joie de vivre. Seule Lily croyait au fait que tu étais encore vivante... Bien que tous ont tenté de la résonner à accepter le deuil... Et elle n'a jamais laissé tomber... Contrairement à moi...

- Ce n'est rien... Je vais aller les voir.

Faux... Ce n'est pas rien et ça ne sera jamais rien. C'est ce qui fait de moi un rien.

- Comment ça ?! Retourne à ta chambre que fais-tu encore debout ?!

- Mais...

- Pas de mais.

Il me pousse à ma cellule et appelle les infirmières. Qui ne manquèrent pas de me reprocher de m'être levée en exagérant ma situation bien sûr... Je vais parfaitement bien. Mon père reçoit un appel mais décline à ma vue.

- C'était qui ? articulais-je.

- Le lycée simplement. Rien d'important, seulement de la paperasse sûrement.

- Oh...

S'enchaîne une après-midi où Mona arrive en trombe et nous tint compagnie. Pas un seul signe de Lily, Josh et Ethan... Même si je ne suis pas prête de revoir Ethan après ma rupture... Mon père voit bien ma détresse mais rien ne lui fera changer d'avis. "Ma santé avant tout." a-t-il dit... Qu'elle santé sachant qu'on m'a tout pris ?


PDV ANDERSON

On me signale un incident au lycée de Lily et l'intervention du F.B.I... Et à partir du fait que le commandant Robinson ne m'a pas informé, je suis légèrement agacé. Ne reste plus qu'à l'appeler. J'appelle et on me redirige vers lui, un brouhaha règne et une voix familière m'éclate les tympans.

- Vous ! Vous n'êtes jamais là pour répondre à notre besoin ! Vous nous avez dit nous mettre en surveillance pour nous protéger et devinez quoi ? On a pris le lycée où NOUS ÉTUDIONS pour cible. NOUS AVIONS LES DOCUMENTS NÉCESSAIRES POUR LE FAIRE TOMBER ! ET IL S'EST ENFUI CAR PERSONNE N'A RÉUSSIT À LE RATTRAPER MIS A PART MON AMIE LILY ! DIRE QU'ELLE VOUS PENSAIT COMPÉTENTS ! Vous allez me la retrouvez de suite où je viens vous étrangler dans votre sommeil...

- Est-ce Josh qui est à l'appareil ?

- QUI D'AUTRE !

- Vous dites que MA FILLE EST PORTÉE DISPARUE ?!

Les informations parviennent à mon esprit et un déclic immédiat se fait. Je savais que c'était une mauvaise idée de les laisser se mêler de l'affaire Hellwood.

MA FILLE EST DISPARUE ! J'inspire un grand coup et gonfle mes poumons pour m'époumoner au téléphone à cet imbécile de commandant !

- VOUS LES AVEZ MIS EN SURVEILLANCE ! COMMENT ÇA SE FAIT ?!

- L'équipe a été enfermée par un véhicule qui leur a bloqué l'accès par portes arrières du van. Je...

- JE NE VEUX PLUS ENTENDRE VOS EXCUSES ! RETROUVEZ LÀ, TOUT DE SUITE. J'ARRIVE !

Je remonte et préviens ma femme qui effondrée prend ses affaires et me rejoint à notre voiture. Le chauffeur prend l'adresse et conduit, je ferme la vitre car la discussion que l'on a est strictement hors de ses oignons. Elsa pleure à chaudes larmes, et je tente de la rassurer car si je ne reste pas de marbre qui le sera. J'assure le bon fonctionnement de cette famille, et malgré les différents avec ma fille, elle reste ma petite fille. Et je l'aime comme tous mes enfants. On arrive bien vite au lycée et une foule de journalistes se bouscule et les caméras flashent sans cesse à notre passage.

Le commandant apparaît et nous nous dirigeons vers lui.

- Vous avez intérêt à me dire que vous avez du concret où vous verrez ce qui va tomber.

- Le directeur a été abattu d'une balle en pleine tête ainsi que les membres de l'administration. Et tous les élèves sont saufs.

- Sauf ma fille qui manque par votre faute ! rectifiais-je.

- À ce propos... Les hommes sont d'Hellwood, et...

- Crachez le morceau, de suite...

- Ils étaient armés de Firebirds...

De mauvais souvenirs refont surface et mon épouse frissonne.

Comment je fais pour garder un calme aussi morbide ?

On peut remercier mon passé, mon cœur, enfin ce qui a été reconstruit par Elsa est ce qui reste de "sensible". Il s'agit de mon enfant, mais la panique n'aboutit en rien et je me maintiens raisonnable. Mais intérieurement j'en veux au monde entier. On m'a tout retiré, rien ne m'a été laissé au cours de ma misérable vie. J'ai du m'arracher pour survivre, livré à mon propre sort, chose que peu de personnes comprennent. J'avais déjà pensé à ma descendance avant d'avoir cette famille... Avec mon ombre destructrice, je redoutais qu'il soient attaqués par celle-ci... Et c'est arrivé malgré toutes les protections que j'ai mises en place. Je déteste ressentir ce sentiment d'impuissance...

Josh arrive le visage fermé, les yeux luisants d'une couleur rougeoyante, il s'avance le corps entier secoué de tremblements:

- Vous...

Il encore ses pupilles dans les miennes, une lueur que je reconnais illuminant ce regard plein d'incompréhension:

- Depuis quand ?! Est-ce que Lily le savait !? Et... Et comment vous faites pour être aussi calme ?! C'est de votre fille, votre chair dont il s'agit... Et vous restez, calme ?!

- Aux dernières nouvelles, je suis un adulte et tu me parles sur un autre ton. répondis-je sec.
- Vous rigolez pas vrai ? s'esclaffe-t-il d'un rire noir.

Un silence s'installe et ma femme capte mon regard interloqué.

- Vous êtes bien le seul en cette situation à penser au respect de la part d'un gosse comme moi. Je ne sais pas si l'information est parvenue à votre cerveau mais votre fille a été enlevée par VOTRE négligence ! Le respect a été ENTERRÉ depuis que mon père s'est enfui triomphant avec VOTRE pognon ! Alors le gamin, qui est majeur vous parle d'homme à homme, alors mettez votre fierté de côté et cessez de vous comportez comme un gosse prétentieux.

Qui est-il pour me dire quoi faire et me rejeter la faute dessus, alors que c'est bien lui qui l'a foutue dans cette foire.

- Ne rejette pas la faute sur moi, gamin. C'est bien toi qui l'a mise dans cette "merde" comme tu aimes l'appeler. C'est bien elle qui est venue te sauver de ton mafieux de père ?
Une fois après avoir parlé, je regrette mes paroles amèrement. C'est un gosse et je n'ai pas à lui parler ainsi. Moi-même je ne suis pas fier de ma famille, alors lui, j'imagine qu'on est dans le même cas. Je me souviens bien de l'époque où je n'étais personne, et qu'on me prenait pour un idiot qui voulait changer le monde, les rêves de gosses ont toujours été trop ambitieux pour cette société. Or j'y suis arrivé, et l'ai prouvé au monde entier. Ma femme me flanque un coup de coude et une œillade noire.

- Peut-être bien, mais j'ai bien essayé de l'éloigner, car ça ne la regardait pas. Mes affaires ne devaient pas lui importer, mais vous savez quoi ? Elle ne m'a pas laissé tomber comme tout le monde l'a fait. Elle ne m'a pas parlé sur ce ton hypocrite qu'on adore employer avec moi. Elle m'a changé, et je ne vais pas laisser mon ordure de père me voler la seule personne qui compte à mes yeux. De toute façon, nous ne sommes pas nos parents, nous sommes ce que nous sommes en fonction de nos choix. Et vous êtes bien placé pour le savoir aussi bien que moi...

Je reste debout, sans quoi rétorquer alors qu'il s'en va.

Putain, ce qu'il me ressemble...


PDV JOSH

Je vois les parents arriver et me précipite à leur rencontre l'esprit embrouillé.

- Vous... Depuis quand ?! Est-ce que Lily le savait !? Et... Et comment vous faites pour être aussi calme ?! C'est de votre fille, votre chair dont il s'agit... Et vous restez, calme ?!

Tant de questions auxquelles il ne répondra certainement pas. Par souci de "confidentialité" je parie...

- Aux dernières nouvelles, je suis un adulte et tu me parles sur un autre ton. répond-il sec.
Qu'est-ce que je disais ? J'en ai marre d'être pris pour le mouton noir du troupeau, seule elle me considérait comme un être à part entière. Elle est bien là seule à m'avoir tendu une perche, il est hors de question que je la laisse tomber. Ce qui est arrivé à Livy ne va certainement pas se reproduire.

- Vous rigolez pas vrai ? fondis-je dans un rire noir.

Un blanc règne et je sens que je suis pris pour un fou à lier. Mais vous savez, j'en ai rien à cirer parce que plus important est au centre de l'attention de mon système nerveux.

- Vous êtes bien le seul en cette situation à penser au respect de la part d'un gosse comme moi. Je ne sais pas si l'information est parvenue à votre cerveau mais votre fille a été enlevée par VOTRE négligence ! Le respect a été ENTERRÉ depuis que mon père s'est enfui triomphant avec VOTRE pognon ! Alors le gamin, qui est majeur vous parle d'homme à homme, alors mettez votre fierté de côté et cessez de vous comportez comme un gosse prétentieux.

Vous direz que je lui remet la faute sur le dos mais ils avaient insisté pour nous faire surveiller en cas de... Du retour des manigances de mon père. Ils n'avaient qu'à pas nous y coller s'ils n'en étaient pas capables !

- Ne rejette pas la faute sur moi, gamin. C'est bien toi qui l'a mise dans cette "merde" comme tu aimes l'appeler. C'est bien elle qui est venue te sauver de ton mafieux de père ?

Coup bas sous la ceinture, mais je m'y attendais. Et je suis psychologiquement prêt à rentrer dans ce jeu qui l'amuse tant. Limite on dirait qu'il me teste ou je ne sais quoi !

- Peut-être bien, mais j'ai bien essayé de l'éloigner, car ça ne la regardait pas. Mes affaires ne devaient pas lui importer, mais vous savez quoi ? Elle ne m'a pas laissé tomber comme tout le monde. Elle ne m'a pas parlé sur ce ton hypocrite qu'on adore employer avec moi. Elle m'a changé, et je ne vais pas laisser mon ordure de père me voler la seule personne qui compte à mes yeux. De toute façon, nous ne sommes pas nos parents, nous sommes ce que nous sommes en fonction de nos choix. Et vous êtes bien placé pour le savoir aussi bien que moi...

Un blanc s'ensuit où tout le monde se contente de retenir son souffle. Mes épaules si chargées se détendirent après avoir parlé aussi franc. Qui aurait cru que ça m'aurait procuré cet étrange relaxant sentiment ? Je m'écarte le laissant réfléchir, car je sais que ce n'est pas facile pour lui aussi. Ce n'est facile pour personne... Il peut enfiler ce masque neutre autant de fois qu'il veut, avec moi ça ne m'entourloupera pas. J'ai moi même cette carapace et je suis bien placé pour savoir reconnaître quelqu'un qui à su se forger à forces de vents et marrées contraires. Il ne va pas me la faire à moi.

Chris me rejoint et siffle.

- Tu me laisse béat ! Jamais je n'aurais pu tenir les propos que tu as tenus au directeur... J'admire ton franc-parler.

- Peu importe son statut, il avait tort et je me devais de rectifier certains points.

- Et tu comptes faire quoi maintenant ? m'interroge celui-ci.

Pour une fois durant mon existence, une chose fut claire dans mon esprit, telle une évidence écrite depuis ma venue en ce monde.

- Je vais rejoindre le F.B.I. et faire couler mon père et son trafic, s'il faut couler avec eux pour sombrer dans ce néant oublié nommé "Passé", je le ferais.

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Bouuum ! Que dites-vous de cette fin, une bombe vient d'être lâchée... Et plus rien ne sera comme avant... Beaucoup de questions sont encore en suspens, au final tout est encore assez flou. La suite promet d'être aussi lourde. Plein de bisous de ma part !

CRISALLYDE 


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